Sunday, 16 December 2012

Le froufrou.















avec une photographie de Fred Raveleau

Il était une fois un petit garçon, appelé Milo, qui ne se souvenait plus de sa maman.

Depuis longtemps, elle avait disparu. Son père lui avait dit qu’elle était partie très loin, dans un ces endroits dont on ne revient pas. L’enfant avait attendu, longtemps, mais jamais il ne l’avait revue, jamais elle n’était revenue.

A chaque jour qui passait, son souvenir s’échappait un peu plus loin. Son sourire s’estompait dans la brume. La couleur de ses yeux se délavait d’eau grise. Le tintement de clochette de son rire se noyait lentement dans les bruits du monde. Le petit garçon redoutait le moment où elle redeviendrait une simple ombre parmi les ombres, un petit fantôme couleur muraille.

Milo tous les soirs avant de s’endormir passait en revue, avec précaution et délicatesse tous les menus détails qui la définissaient si bien : 
Un, la fossette au coin de la joue gauche quand elle riait, 
Deux, la pépite dorée qui éclairait ses jolis yeux bleus,
Trois, les taches de rousseur en forme d’étoiles sur son petit nez retroussé,
Quatre, la petite cicatrice blanche en trait d’union au menton si rond,
Cinq, la douceur de ses mains aux doigts tellement longs,
Six, un parfum de rose et jasmin délicat qui poudrait chacun de ses passages,
Et Sept, le bruit en cascade de ses baisers, doux papillons du soir.

Tous les soirs, Milo se souvenait.
Tous les soirs, Milo comptait jusqu’à 7 avec ferveur, comme une prière.
Mais quand arriva le jour de ses 6 ans, il ne put alors compter que jusqu’à 6. Milo se creusa la tête, se frotta les yeux, pleura même de rage et de chagrin, mais le septième souvenir ne revint pas. Deux mois plus tard, c’était le sixième qui à son tour s’effaçait.

Lentement, mois après mois, chacun des souvenirs, un à un prirent la poudre d’escampette. Milo à 8 ans resta complètement seul, sans rien pour lui rappeler l’absente tant aimée. Images, sons et parfums s’étaient envolés.

Milo était triste.
(...)

Wednesday, 14 November 2012











A toi qui ne me lira pas, je dédis ces quelques mots,
Aucune nuit ne laisse tomber son rideau sans que mes pensées ne s’envolent vers toi. Elles vont se refugier dans le creux de tes bras, se faufiler contre ta peau soyeuse, dans la brulure de tes baisers.
Quand mes yeux se ferment encore brulés par une autre journee, c’est toi que je retrouve caché sur l’envers de mes paupières encloses, baignant dans les larmes que nous ne verserons pas.
Aucune aube ne me caresse de ses longs doigts pales et glacés, sans que ne naisse ton souvenir dans l’esquisse de mon premier sourire.
Seule la lune ronde chasse le sommeil, ouvre les coeurs, déverrouille toutes les portes qui protègent mon secret.
Seule la lune ronde pourrait nous trahir, mais le médaillon limpide de sa tendresse un peu froide nous rassemble, nous unit plus étroitement dans nos rêves emmêlés…

Friday, 26 October 2012

Perdu/Trouvé


              


       






   
   
      Aujourd’hui, Emile a décidé de partir de partir se promener seul, tout seul comme un grand.
Dans le pré aux herbes hautes, il devient tout à tour : un rêveur couché sur le dos qui regarde passer les nuages, animaux imaginaires, ou bien un puissant magicien devant qui les herbes s’inclinent, ou un chasseur de monstres secrets cachés derrière les rochers, ou bien un coureur solitaire à la foulée lente et puissante, ou encore un aventurier, explorateur de mille mondes perdus et secrets, connus de lui seul.

       Les herbes hautes s’écartent sous ses doigts et révèlent les premiers arbres de la forêt. En jouant à cache-cache avec le soleil, d’un arbre à l’autre, il s’enfonce doucement dans le sous-bois. Emile aimerait bien être un arbre, les orteils bien enfoncés dans la terre et les bras qui s’élancent hauts dans le ciel pour caresser les nuages qui passent du bout des doigts, tendrement. Sa capuche rouge glisse dans son dos quand Emile se met à tourner comme un soleil en regardant le haut des arbres. L’effet est magique, on dirait que c’est la terre entière qui tourne avec lui....

Thursday, 4 October 2012

Le magicien










J'ai un dimanche dans ma manche
Mais qu'est-ce que ca penche
Ca pese un dimanche
Et en plus, ce n'est pas tout a fait étanche
Il mouille ma manche, foutu dimanche!

Les dimanches soirs




















Il existe deux sortes d’être humains.

Ceux pour qui le dimanche soir est un soir comme les autres.

Et les autres…

Ceux qui savent que le dimanche soir est un soir maudit, le soir où la créature qui se tapit au fond de nous se décide à pointer le bout de son nez. Le soir où elle montre sa patte griffue noire. Le soir où le cycle précédent est terminé et en commence un autre, nouveau, diffèrent surement, mais inquiétant sans le moindre doute. Le soir où l’angoisse se montre crâneuse et arrogante, sure d’elle et de sa domination. C’est son soir à elle.

Le dimanche soir, alors, monte une onde sombre, une vague triste et oppressante, comme un frémissement du cœur, un frisson léger sous la peau, des larmes qui restent tapies au fond des glandes lacrymales pas très loin de la surface, le ventre qui se resserre, se tend comme un coureur de fond avant le feu du départ. Les doigts se font nerveux, il faut s’occuper à tout prix, éviter de penser, éviter de ressentir, s’étourdir, vrombir de mille moteurs, de mille feux, courir, de soirées en concerts, de bars en restaurants, pour jouir et surtout oublier le temps qui passe et la fin de quelque chose, écho triste d’une fin inexorable plus terrible encore, annoncée par ce damné dimanche soir.

D’autres encore vont se cacher, se terrer dans leur appartement, tranquillement affronter la bête en un tête à tête mortifère dont on n’entrevoit jamais vraiment l’issue, et qui revient à chaque fin de semaine, cycle qui se répète sans fin.

Je suis plutôt de celles qui choisissent l’affrontement silencieux, tapie dans l’ombre de ma chambre, de mon salon, de ma cuisine, prête à passer à l’attaque à chaque faiblesse de la bête, à chaque fois qu’elle semble détourner la tête où baisser les bras. Et alors commence notre enlacement funeste qui ne s’éteint seulement qu’aux premières lueurs de l’aube, harassées, sans vainqueur ni vaincu, simplement en baissant toutes deux les bras…Jusqu’au prochain dimanche soir…

Wednesday, 3 October 2012

Petits bonheurs d'antan










Je me souviens...
Je me souviens de la sensation douce et piquante sur ma peau. Je respire cette odeur si particulière acre et poudreuse. Un rayon de soleil traverse la vitre fendue de la lucarne et viens me réchauffer. Je commence à avoir chaud. Une gouttelette de sueur coule le long de mon front. L'attente commence à me paraitre longue.
Mais que fait donc Clément?
La paille commence à me piquer et je ressens même des espèces de démangeaisons partout sur la peau. Des démangeaisons vraiment envahissantes. Je me retiens de me gratter pour ne pas trahir ma présence.
J'ai de plus en plus chaud, les rayons de soleil semblent parvenir à me trouver au milieu des brins de paille. Peut-on malgré ma prudence et le soin que j’ai pris à me cacher, parvenir à me deviner? Tout à coup, un bruit vient déranger mon attente. Un raclement grinçant m'indique que la porte d'en bas vient de s'ouvrir.
Des pas lourds montent lentement l'escalier de bois et résonnent dans mon corps comme des coups qui font battre mon cœur plus vite encore. Les démangeaisons deviennent soudainement intolérables. Des dizaines de gouttes de sueurs coulent le long de mon corps. Mes joues me brulent. Les pas se rapprochent doucement. Au moment d'entrer dans la pièce,  ils semblent  hésiter et font demi-tour pour aller dans la chambrette à coté. Il déplace des objets lourds pendant quelques minutes. Puis, à nouveau, les pas se dirigent vers moi. Cette fois-ci, il rentre dans la pièce et se rapproche de là où je suis cachée. Il ne dit aucun mot, j’entends seulement sa respiration lourde qui se rapproche tout près. Il ne semble pas me voir pour l'instant. J'ai l'impression que je vais vomir mon cœur. Celui-ci bat tellement fort qu'il va forcement me trahir d'une seconde à l'autre. J'ai arrêté de respirer comme si je plongeais sous l'eau.....(A SUIVRE)

Tuesday, 25 September 2012

Participation officielle au tandem Jeunesse



Je suis ravie de vous dire que le texte que j'ai ecris pour le Tandem Jeunesse a trouvé son illustratrice et fait donc maintenant officielement parti du Tandem Jeunesse 10 de 2012....a voir la suite les merveilles que va me faire Noémie Lambert pour le texte Le secret que j'ai ecris cet été.... a suivre dans les prochains posts....







Saturday, 22 September 2012

Les nuages aussi ont une maman....













La naissance des nuages… 


Il était une fois, une dame blonde jolie et douce comme un cœur, qui désirait tellement avoir un enfant, que, jour après jour son ventre a commencé à s’arrondir, à se remplir d’air, de rêves et d’espérance.
Très vite, elle a eu l'air d’attendre un bébé. Les gens s’arrêtaient dans la rue pour lui demander de combien de mois, elle était enceinte. Elle était ravie, mais, tout au fond d’elle, elle savait bien qu’il n’en était rien.
Son ventre continua à s’arrondir, tellement rempli d’air, de rêves, et d’espérance, tant et si bien, qu’elle commença à flotter légèrement au dessus du sol. Elle flottait d’une pièce à l’autre sans plus toucher le tapis du salon, si ce n’est encore de temps en temps du bout des orteils, quand elle se dressait sur la pointe des pieds.
La nuit quand elle dormait, l’oreiller ne se plissait plus que sous le poids léger de sa chevelure dorée, et il ne se parfumait plus de son odeur délicate, verte et boisée.
Un jour d’été, un jour de soleil et de vent, un jour d’oiseaux rieurs et de crissements cuivrés, elle eut un désir de soleil sur la peau et de caresse d’air frais. Elle ouvrit en grand les portes fenêtres du salon.
A ce moment-là, un brusque coup de vent, la souleva du balcon avant qu’elle n’ait pu s’accrocher à la rambarde............
(A SUIVRE...) 

Wednesday, 19 September 2012

Une apres-midi à l'APHP, ou une apres-midi proche de l'enfer

















Un après-midi à l'APHP, un après-midi que je n'oublierais pas de longtemps... J'ai appris là-bas une leçon de vie et d'humanité de celle auxquelles on doit faire face un jour ou l'autre, et qui laisse une trace en soi....Un grand merci à ces quelques femmes rencontrées dans les larmes et la douleur, mais tellement lumineuses de courage face à leur maladie, que jamais je ne les oublierais...

Je crois que c'est cela, c'est une leçon d'humilité et d'humanité que j'ai pris dans le coeur ce jour-là...
j'ai toujours pensé que si un jour par inadvertance, mon docteur devait m'annoncer un cancer, je sauterais par la fenêtre en priant pour que ce docteur là ne soit pas au rez-de-chaussée...

En réalité, cet aprés-midi là, j'ai appris une grande leçon d'humilité, j'ai compris que le jour ou votre docteur vous dit que vous avez un cancer, vous prenez la nouvelle avec vous, vous la ramenez chez vous, l'observez dans votre esprit, la tournez, la retournez jusqu'à commencer à en appréhender les tenants et les aboutissants dans la mesure de vos moyens.

Et au milieu de tout ça, au milieu de toutes vos connaissances, malgré elles, vous gardez un petit bout d'espoir au fond du coeur, parce que l'on sait tous que le cancer, ce ne sont pas que des statistiques, mais avant tout des exceptions, c'est avant tout une personne face à sa mort et à ce qu'elle va faire de ce face à face là... Alors vous continuez à avancer, et vous endurez la maladie avec votre sensibilité, votre humilité et votre fierté, tant que cela dure...parce qu'au fond de tout, c'est à propos de cela, durer un peu plus, pour que ce qui est important pour vous soit fait, pour que vos voeux profonds soient réalisés, ou tout du moins en chemin, pour voir se lever encore une autre aube... C'est souvent pour cela que les êtres humains meurent si souvent juste au moment de l'aube, dans la lumière douce d'un jour innocent qui recommence...

One afternoon in APHP, one afternoon of november, that i won't forget...I learnt one of these life lesson you have to face one day, and that make you a better person. Just few words and pictures for these ladies met during one afternoon in hospital, met in tears, despair and pain, but still lightful and courageous, facing their disease with energy and humility...I dont think I will ever forget you...
I was thinking that if one day my doctor told me that I have a cancer, I would jump out of the window. But i don't think it is going to happen this way. I think that when you learn such a bad news, you just take it, you may not even understand it at first, you take it with you back home, you take the idea in your mind, you understand little by little the whole thing, some of the consequences, and you keep a little piece of hope that make you move forward, and endure it while it last...because in the end it is all about that, lasting a bit more to do what need to be done to fulfill your deeper wishes...


Monday, 17 September 2012

Changer de vie.....





I would love to change my life, but i don't know which string to pull....

J'aimerais changer de vie, mais je ne sais pas par quel bout commencer.... Je ne sais quel fil tirer pour dérouler la pelote, décompliquer ma vie et la rendre plus proche de mes rêves....

Friday, 14 September 2012

La tete dans les nuages....

Je vis la tête dans les nuages, du coup j'ai du mal a voir ou je mets les pieds, je voie ou je vais mais de tres loin, et des fois le chemin parcouru me semble si minuscule...


I am living up in the clouds, hence the difficulties I have to see where I go...

Tuesday, 11 September 2012

Je suis differente...


JE SUIS farfelue
FARFELUE, FOfoLLE, follette, FARFELUE, Follette, Follette, FOFOLLE, FOLLE SI FOLLEtte, FARFELUEUUUHH



Je ris très souvent toute seule. Je parle toute seule, mais j’essais de rester discrète, ou alors il faudra que j’investisse dans un kit main libre, histoire d’avoir l’air moins bizarre.

Je suis amoureuse de choses inutiles, sur mes étagères des yeux de poupées en verre tronent dans une fiole, et tiennent compagnie à une poupée africaine sans bras…J’aime la poésie des choses inutiles et je collectionne les petits riens.

Je rêve souvent d’être quelqu’un d’autre. Je me rêve des vies différentes à celle que j’ai…et si…et si…Si j’avais été une artiste? Une jongleuse? Un médecin? Une avocate pour enfant délinquant? Une assistante sociale ou éducatrice? Une politicienne (eurk)? Une navigatrice? Une grimpeuse de buildings? Une cambrioleuse de haut vol? Une CEO de compagnie internationale (héhéhéhéhé, non mais)? Une éleveuse de chèvre sur le Larzac (mmmm le pélardon au miel de mes ruches)? Une potière? Et si? Et si j’étais? Une auteur de livre pour enfants, illustratrice aussi…mmmm ce serait vraiment le pied…

Le week-end, je ne respecte pas l’heure des repas. La seule chose que je respecte, c’est l’espace entre les repas…Quelle que soit l’heure à laquelle je me lève… Des fois, je me dis que je devrais purifier mon corps, alors le samedi, je ne mange pas…jusqu’au soir où je craque, et alors là, je mange encore plus, ce qui n’est évidement pas bon pour la ligne….

J’aime les hommes qui ne m’aiment pas. Ou alors je les aime quand ils ne m’aiment plus…Je les aime à contretemps, à contre-timing, mais jamais à contre cœur…Je dirais que c’est la malédiction de ma vie … Le timing…

Je suis persuadée, non, même je le sais, que mon chat me parle. Quand je lui pose des questions, il me répond…si si si je vous jure que c’est vrai…

Evidement, je ne prends jamais mon parapluie quand il pleut, ca serait trop simple… Par contre, je le sors systématiquement les jours de beaux temps…C’est bien connu, le jour ou j’ai rencontré simplicité, ca devait un jour de myopie intense, et de rêverie maximale, les pieds à peine sur terre, et la tête carrément dans les étoiles…Je l’ai complètement zappée, ignorée, oubliée, peut-être même tuée, la pauvre…En tous cas, je ne lui ai pas serrée la main, ça au moins c'est une chose sure.

J’adore avoir une moustache de chocolat quand je bois un chocolat chaud… Ca me donne un faux air à la Charlie Chaplin…. Et ca me donne l’impression d’être encore une petite fille…Un jour, je serais une mamie avec une moustache de chocolat qui matte les petits jeunes dans le bus, on aura de la chance, si elle ne leur fout pas la main aux fesses et ne finis pas au poste…

Je préfèrerais être naïve et croire tout ce qu’on me dit… J’aimerais être bête, je rêve d'être bête…J’envie profondément les idiots, je me dis que eux au moins sont plus heureux que moi. Ils n’anticipent rien, ne voit pas la mauvaiseté du monde et des gens, ne devine jamais leur pensées profondes, leurs pensées petites…Leur monde se limite à leur petite vie naïve, et des fois, je me dis que c’est surement mieux comme cela.

 J’adore les jeux de séduction, mais quand je désire un homme, je suis intenable, je serais prête à tout pour l’avoir… Je me souviens avoir fait des pirouettes, sauté à pieds joints, fait la roue en pleine rue à Londres quand j’étais amoureuse…6 mois pour lui parler vraiment et lui demander son téléphone, tout ca pour se ramasser l’une des plus grosse claque de ma vie le jour où après ses “je t’aime” il est revenu de vacances avec sa petite amie polonaise de sa vie d’avant…Des mois pour m’en remettre, et surtout pour passer à coté du vrai homme de ma vie que j'ai rencontré juste après…encore un bad timing…

Je suis persuadée qu’à force de me concentrer, je volerais ou je nagerais sous l’eau sans respirer. Je mange mes ongles, j’ai tout essayé pour m’arrêter, mais je n’y arrive pas.. Surement qu’à la fin de ma vie, j’aurais mange deux fois mon poids en ongles…

J’adorerais être d’humeur égale mais malheureusement, quoi que j’y fasse je suis complètement dominée par mes foutues hormones, elles m’écrasent de leur pouvoir, me rendent triste à volonté, et me rendent folle d’énergie les bons jours… Je ne sais pas donc pas contrôler mon énergie, quand j'en ai je la dépense, et les jours de disettes, je me terre chez moi. J’aimerais être un homme, et n’avoir que la testostérone à gérer, être limitée dans mes actions, ne faire qu’une chose après l’autre, tranquillement, surement…

Je trouve que brocolis, torticolis, baracuda, gigolo, piano à queue, crotte de nez sont des mots marrants. J’aime les gens silencieux. Peut-être même plus que ceux qui cherchent à tout prix à attirer l’attention et à tenir le crachoir sur le devant de la scène…Je me dis qu’ils ont surement des choses très intéressantes à dire, et j’habille leurs silence de pensées douces comme des ailes de colombe…

J’éprouve un plaisir particulier à m’offrir tout ce que petite je n’osais pas demander. Je m’offre les choses dont j’ai à peine osé rêver du bout du coeur enfant…

Je me méfie des hommes beaux. D’ailleurs j’ai même une théorie sur eux…quasiment toujours, les vrais papas sont des mecs plutôt quelquonques…Les beaux gars restent longtemps célibataires, et font souvent de bien piètres pères, trop occupés par leur petite personne que par leurs enfants…

Je n’aime pas les talons. Ils m’empêchent d’être pressée, d’aller à mon rythme, c’est à dire d’aller très très vite… C’est tout juste si je ne cours pas, quand je marche…Mais un jour, j’aimerais bien faire une pause, mettre des chaussures plates et marcher très lentement, pour regarder les autres courir et se presser, et moi profiter du rayon de soleil qui court sur ma peau, et du courant d’air qui caresse ma nuque et fait se dresser les petits duvets blonds…Un jour, j’aimerais faire semblant d’être une mamie, juste pour voir ce que ce sera…

Un jour, j’aimerais embrasser une femme juste pour voir ce que ca fait, et aimer tous le reste de ma vie le même homme, pour voir aussi ce que cela fait…Je rêve d’un amour qui dure par delà les temps, même si je sais bien que cela n’existe pas…Mais on peux toujours rêver…Car au fond, ma préoccupation principale, c’est rêver, rêver, encore rêver…et surtout vivre aussi un peu, passionnément, à la folie…

Sunday, 9 September 2012

24 heures d'absence













Sculture de Andrew Gormley



24 heures d'absence...


Un jour, un malaise, les yeux se ferment, on oublie le monde, on s'oublie à la vie, on disparaît dans un entre-deux, un non-monde de gris et de lumière éteinte où l'on n'est plus personne, juste un esprit qui flotte, dans un repos doux et léger, où les bruits du monde demeurent au bord de nous, comme des échos lointains qui viendraient dériver de temps en temps à nos oreilles... 24heures après quand on rouvre les yeux, le monde est à nouveau là, éclosion brutale sous nos yeux fatigués, pour notre vieille âme usée par le voyage retour....

Mais, ces dernières 24 heures ont disparu dans l'oubli, dans l'absence, dans une brume légère qui a coulé sur notre vie, comme le voile tombe à la fin de la pièce avant les rappels...

On est là, témoin de notre propre vie, de notre propre fatigue, mais les dernières heures sont parties à tout jamais de nos souvenirs, de notre mémoire vive. Elles flottent dans un ailleurs pourtant si proche, pas très loin de la surface des choses, à l'affleurement de la vie, mais toujours recouvertes, séparées de nous d'une fine cloison de verre dépolie qui nous les cache partiellement. La forme est là, mais pas les détails, petit fantôme embrumé, scellé et masqué à notre connaissance....

24 heures d'absence....


Friday, 7 September 2012

L’amour est dans le pré…ou pas…










L’amour est dans le pré…ou pas…





Alors j’avoue, des fois je regarde l’amour est dans le pré. Alors, pas pour me rassurer sur ma vie en la comparant à des personnes plus seules que moi, mais parce que de toutes ces émissions de téléréalité, c’est encore celle qui m’effraie le moins sur la nature humaine, parce que les bimbos et les métrosexuels boys décérébrés, cela me tente moyen, et connaître leurs secrets encore moins.

Alors finalement, ces vieux célibataires un peu intimidés, des fois carrément prosaïques, n’hésitant pas à se taper leur deux candidates en se disant naïvement (bêtement ?) qu’elles ne s’en rendront pas compte (comme si ce genre de truc pourrait échapper à une femme, non mais ! mais encore au fond, tu peux les comprendre, c’est une chance à ne pas laisser passer: avoir deux femmes sous leur toit, ca leur évitera le prix d’un bordel, et ca ne leur arrivera surement qu’une seule fois dans toute leur vie), et bien les soirs où je n’ai rien de mieux à faire, j’avoue que je regarde leurs aventures.

Quelques fois, ca arrive même presque à être touchant. Alors je ne comprends pas, je ne pense pas être trop bête, même plutôt vaguement snob intellectuelle à mes heures, ni même voyeuriste, je m’intéresse à des milliers de choses, mais de là à s’intéresser à une émission pareille, je ne comprends pas… Je ne sais pas ce qui des fois m’attire sur M6 le lundi soir.
 Rien n’est vrai dans ces émissions-là, tout est prémédiqué, prévisible, appris par cœur, scénarisé même surement…
Je déteste le lendemain entendre mes collègues de la compagnie ou je bosse habituellement depuis 3 ans, ceux-là même qui s’ennuient tellement dans leur vie que le soir en rentrant chez eux, ils n’ont rien de mieux à faire que de se taper tous les programmes les plus cons de l’histoire de la télé, jusqu’à ce que le sommeil vienne les saisir…et reprendre le lendemain les grands standards de l’émission, et tourner ce pauvres diables en dérision pour seule conversation du lunch, puisque eux aussi, malheureusement, n’ont pas d’autres vies que celle du boulot, et bien souvent pas le temps d’avoir une passion dans la vie qui les fasse vibrer, et leur donne un peu de matière à discuter et à partager à l’heure de midi…Le sujet des conversations des lunchs se partagent donc entre le programme télé ou les derniers ennuis du boulot….la vie passionnante d’une petite compagnie américaine qui déshumanise les gens qui y travaillent (mais c’est encore un autre sujet).

Et pourtant, des gens comme ceux décrits dans « l’amour est dans le pré », j’en ai connu, des solitaires des campagnes profondes qui crevaient de solitude en silence, j’en ai vu toute mon enfance… Je me souviens de ces deux vieux monsieurs que j’adorais quand j’étais petite, et dont je ne comprenais vraiment pas qu’aucune femme n’en ait voulu quand ils étaient plus jeunes. L’un était petit, brun avec de très beaux yeux noisette très doux, toujours un mot gentil pour les gens qu’il rencontrait, son béret gris foncé vissé sur la tête, vêtu d’un pantalon large en toile bleu marine, un ancêtre du jean… Les rares paroles qu’il échangeait avec nous étaient toujours pleines de bon sens, un mot sur le temps qu’il va faire demain, sur les plantes qui poussent bien dans son potager, sur le nuage là-haut sur la montage de Serrecourte qui annonce un gros orage, inattendu dans le ciel bleu de la fin d’été. Les soirées d’été le voyaient assis avec la voisine sur les marches de sa maison à regarder le soleil se coucher, à parler du temps qui passe et des résultats de la dernière chasse, des dernières mésaventures du curé, ou de la fille de la Paule qui vient d’avoir son troisième enfant. Il paraît que quand il était plus jeune, il a été amoureux transi de ma très belle tante Marie-Thé, une superbe blonde aux yeux bleus à la Michèle Morgan, qui elle aussi de manière incompréhensible est restée célibataire… Mais en ces temps là, il y avait un temps pour se marier, et passé ce temps-là, la chance ne repassait pas, le plus tard qu’on pouvait se marier c’était 35 ans, et encore là c’était rudement tard, et on te soupçonnait dans ton dos de vouloir faire une fin…(quelle expression élégante ! faire une fin…quelle horreur ! que diraient-ils donc de moi au à 38 ans ne suis toujours pas mariée et qui pire que tout vit à la colle hors des liens sacrés du mariage LOL).

Le deuxième était surement pas très beau, petit, entièrement vouté et couvert de rides comme une vielle carte toute froissée, mais il avait au milieu de son visage deux grand yeux bleus extraordinaires…On aurait dit qu’un coin de ciel bleu d’été en Provence était descendu sur terre se poser sur la peau de son visage. Enfant, j’ai mangé toutes ses framboises, celles dont les plans bordaient la route…Mon oncle me faisait la chasse, et malgré tout, au petit matin comme à la nuit, je trouvais toujours un moment pour aller piller ses framboisiers. Et pourtant jamais les yeux bleus ne m’ont grondés. Depuis, chaque fois que je goute une framboise, j’ai une petite pensée pour lui, et je revois en un instant ses extraordinaires yeux bleus… Lui paraît-il était tellement timide qu’on n’a même jamais su de quelle fille, il pouvait bien avoir été amoureux, ni qui avait bien pu lui dérober le cœur au détour d’un regard, peut-etre un dimanche…

Tuesday, 4 September 2012

La vie est décidement trop courte.....










La vie est trop courte....




Dans ma little box du mois de juin j’ai reçu une carte qui m’a séduite au point que depuis, elle ne quitte plus mon bureau. Je la regarde tous les jours…Pour moi, c’est la phrase à ne pas oublier… Celle que j’ai besoin de voir tous les jours en ce moment pour me donner la force et le temps de tourner une page dans ma vie, une page qui la rendra plus grande et plus en ligne avec mes désirs profonds
Disraeli a dit : « la vie est trop courte, pour être petite »...

Je ne sais pas vous, mais cette phrase a un écho profond en moi. Peut-être parce que je suis à un moment de la vie où l’on regarde où l’on est, ce que l‘on a fait de sa vie et des talents qu’on a reçu un jour, ce qu’on est devenu et ce qu’on a fait de nos rêves…une sorte de petit bilan…

Cette phrase de Disraeli me fait aussi penser à la parabole des talents, ce que l’on reçoit en venant au monde et ce qu’on en fait, comment on les fait fructifier, ou pas…C’est vrai finalement que notre passage est plutôt court, et que bon sang, il faut en faire quelque chose, quelque chose de vibrant, de brulant, de pétillant, de la lumière, du feu qui brule, emporte ravage et transcende pour faire renaitre, une flamme qui ne s’éteint pas tout de suite, un écho dans le silence de l’infini… Parce que après tout, pour ce qu’on en sait, notre petite vie, c’est vraiment tout ce qu’on a de concret dans le ceux de nos mains, tout ce qu’on a pour le moment à nous, presque à nous, si peu à nous, que c’est justement la raison d’en faire quelque chose d’unique et de précieux. 

Oui, vraiment je le crois, la vie est trop courte pour rester petite.

Sunday, 2 September 2012

Les chambres d'ado











Il y deux types de parents :

Ceux qui gardent la chambre de leurs enfants telle qu’elle était : les vieux posters qu’on a adoré, sur lesquels on a rêvé bien souvent, sur lesquels on a projeté nos phantasmes d’adolescents, le papier peint défraichi a grosses fleurs, sur la table il y a encore quelques stylos qui marchent et un carnet qui n’attend que la bille du stylo pour se faire recouvrir de confidences désuètes, les vieux livres sur les étagères attendent d’être saisis et lus à nouveau, pour se réanimer, revivre un instant, "l’attrape cœur, le grand-Maulnes, le petit prince, l'alchimiste» tous ces livres qu’on lit quand on a 15 ans….Le lit a toujours sa parure un peu enfantine à gros pois verts, voire à soucoupes volantes, et le matelas a encore un creux au milieu à la forme de notre corps d’antan… Et si on ouvre les placards, on retrouve ces robes et ces mini jupes qu’on ne se souvient pas avoir osé porter (comme quoi on ne devait pas être si complexée quand même vu le peu de tissu du vêtement) et dans lesquelles on ne rentre plus depuis longtemps…Ode à une époque révolue qui n’existe plus. Quand on rentre dans ces chambres-là, on a l’impression de se retrouver dans le musée aseptisé et anti-mité de notre adolescence, et, on se demande comment on a pu trouver cette toute petite chambre aussi grande, comment on a pu y passer autant de temps dedans, comment l’ennui a fait pour nous rater dans cette chambre étroite et quand même un peu triste. On se sent étranger à l’adolescent qu’on a été, on voit bien que nous sommes autre maintenant, et que le nous ado, c’était un autre temps, et presque une autre personne, qu’on ne reconnaît plus, quelqu’un du temps passé étranger à nous-même dont on trouve les photos dans les musées jaunis de notre enfance…

Et puis il y a les autres parents, ceux qui à peine a-t-on fermé la porte de la maison pour aller à l’université, ont déjà transformé notre chambre en un deuxième bureau. A peine avons-nous le dos tourné, que le papier peint est arraché, une peinture blanche lumineuse l’a remplacé. Le lit et l’armoire sont partis au grenier ou pire à la décheterie, à la place un bureau en bois massif siège avec son fauteuil de cuir assorti. Les posters ont été décrochés, bye bye James Dean et Johnny Depp, bonjour Watteau et Monet, à la place des posters, voilà des copies de tableaux  anciens qui apportent une touche sérieuse à la pièce. Dans cette piece-là, dont on ne sait plus qu’elle a été une chambre, quand on y revient, on se sent étranger pour toujours à soi, et on se demande si l’ado qu’on a été, a vraiment existé, parce qu’on n’en a plus la plus petite trace, il semble s’être évaporé dans les airs, le temps d’une porte qui se ferme….

Dans les deux cas, quand la porte de l'adolescence se ferme, il n'y a pas de retour, même si de plus en plus d'adultes sont ce qu'on appelle des adulescents, avec leur refus de grandir, considérant la vieillesse comme la pire des abjections, se complaisant dans une semi-état intermédiaire, jouant aux jeux vidéo des soirées entière, zonant sur internet, bloguant à fond la caisse, collectionnant les cadeaux kinders, ou les art toys, lisant des mangas et/ou des BDs....Ce temps-là quoiqu'on en pense est fini et bel et bien passé... Personnellement, même si a bien des niveaux, je peux rentrer dans la définition d'adulescente, je ne regrette pas mon adolescence, ni mes années étudiantes, je ne vis pas dans leur nostalgie, je connais leur poids de douleur et de mal-être, caché par de nombreuses soirées de fêtes, je n'ai aucune envie de revivre cela, au moment où j'ai enfin commencé à trouver une certaine paix avec moi-même.

Ce texte m'a été inspiré par young adult du réalisateur de Juno...

Wednesday, 29 August 2012

La difficulté d'être soi, ou encore l'obligation d'être multiple...




















La poupée de papier...version moderne :

De nos jours, dans notre monde, nous avons des rôles à jouer, nous sommes toutes des sortes de poupées de papier, portant des rôles costumes interchangeables. Mais plus que tout, on attend de nous d'être performantes dans tous ces rôles... Etre bien n'est plus suffisant, être la meilleure est le nouveau must...
On doit être une super maman, une super amoureuse, une cuisinière émérite, d'une propreté exceptionnelle, capable d'organiser des fêtes ou des réceptions exceptionnelles, une femme splendide et superbe en soirée, une fille super sexy jour et nuit, une épouse hors pair ou une petite amie inoubliable, une super fille, une super tante, et une super amie, une super, super, super...toutes les femmes. Nous devons être formidable, exceptionnelle et super performante, et il n'y a aucune place pour la faiblesse ou la fragilité, pourtant légitime d'une femme qui a juste envie d'être elle-même.

Combien de fois par jour entendons nous les mots suivants:
Performance,
Rentabilité,
Croissance,
Efficacité,
Réactivité,
Anticipation,
Creativité,
Originalité...
Awareness...

Combien de fois par jour nous demande-t-on de faire plus en moins de temps?
Combien de fois par jour nous demande-t-on d'agir vite, d'avoir l'air positive et énergique, de communiquer de manière positive, de reporter des feed-backs dits "constructifs", même si nous, en terme de feed-backs, ceux qu'on se prend en travers de la figure sont généralement plutôt négatifs tout de même avec les: "peux mieux faire... produit pas assez...concentres-toi sur la quantité, mais n'oublie pas la qualité" bien sur, einh!!!...C'est bien connu, en moins de temps, on fait plus, avec autant, voire plus de qualité.....

De qui se moque-t-on ici???

Combien de rôles tenez-vous chaque jour?

Je sais bien que la vie est courte, et qu'on se reposera quand on sera mort. Pourtant, pour la plupart d'entre nous, la route est encore longue. Et nous avons le droit de nous reposer de temps en temps le long du voyage, de profiter de la vie, et de ne pas toujours être la femme forte et exceptionnelle, super héros du quotidien que tout le monde semble attendre de vous.

Sans oublier bien sur, qu'en sus de la liste citée ci-dessus, les femmes n'ont plus le droit de vieillir. Il est aussi bien connu que les hommes murissent, ont le charme de la maturité tandis que les femmes vieillissent et s'enlaidissent... Comme si la présumée "laideur de la vieillesse" épargnait un genre plus que l'autre (je dis présumée, car ce pourrait aussi être le sujet d'un autre article)...

Ces chers messieurs deviennent pourtant bien chauves et bedonnants, et quoiqu'on dise ce n'est pas plus attirant que les rides des femmes, leur ventre ou leurs seins tombants. Donc, nous les femmes, nous avons l'immense privilège de devoir utiliser l'arsenal de la chirurgie esthétique, de la science et des régimes dits "diététiques" pour prévenir les ravages du temps. Rides et prise de poids ne sont pas les bienvenues, elles sont considérées comme du laissé-aller et une forme pernicieuse d'échec. Pourtant, vieillir, grossir quand nos hormones partent en goguette, et ralentir, avoir des moments de faiblesse ou de fragilité, des coups de blues, ou bien être juste normale avec des hauts et des bas et des humeurs, est en train de devenir, lentement mais surement, le nouvel "interdit" de notre société qui s'ennuie. 
Combien de temps ça va durer avant que tout ne s'effondre, ne collapse, et ne fasse exploser cet "interdit" ridicule qui empêche les gens de vivre, de bien vivre et d'être eux-même?

Des fois, cela serait juste tellement agréable, de ralentir un peu le rythme, de marcher doucement dans la foule qui court, juste se reposer, respirer, sentir le soleil sur la peau, se réjouir du simple fait d'être en vie, et ne pas demander pour plus que cela...s'arrêter une seconde de prétendre que tout est parfait, pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais accepter que la vie elle-même est imparfaite, puisqu'elle est si courte, dans sa finitude, et qu'elle tire sa beauté même de cette imperfection...Vivre avec cela...et s'accepter soi-même....