Wednesday, 29 August 2012

La difficulté d'être soi, ou encore l'obligation d'être multiple...




















La poupée de papier...version moderne :

De nos jours, dans notre monde, nous avons des rôles à jouer, nous sommes toutes des sortes de poupées de papier, portant des rôles costumes interchangeables. Mais plus que tout, on attend de nous d'être performantes dans tous ces rôles... Etre bien n'est plus suffisant, être la meilleure est le nouveau must...
On doit être une super maman, une super amoureuse, une cuisinière émérite, d'une propreté exceptionnelle, capable d'organiser des fêtes ou des réceptions exceptionnelles, une femme splendide et superbe en soirée, une fille super sexy jour et nuit, une épouse hors pair ou une petite amie inoubliable, une super fille, une super tante, et une super amie, une super, super, super...toutes les femmes. Nous devons être formidable, exceptionnelle et super performante, et il n'y a aucune place pour la faiblesse ou la fragilité, pourtant légitime d'une femme qui a juste envie d'être elle-même.

Combien de fois par jour entendons nous les mots suivants:
Performance,
Rentabilité,
Croissance,
Efficacité,
Réactivité,
Anticipation,
Creativité,
Originalité...
Awareness...

Combien de fois par jour nous demande-t-on de faire plus en moins de temps?
Combien de fois par jour nous demande-t-on d'agir vite, d'avoir l'air positive et énergique, de communiquer de manière positive, de reporter des feed-backs dits "constructifs", même si nous, en terme de feed-backs, ceux qu'on se prend en travers de la figure sont généralement plutôt négatifs tout de même avec les: "peux mieux faire... produit pas assez...concentres-toi sur la quantité, mais n'oublie pas la qualité" bien sur, einh!!!...C'est bien connu, en moins de temps, on fait plus, avec autant, voire plus de qualité.....

De qui se moque-t-on ici???

Combien de rôles tenez-vous chaque jour?

Je sais bien que la vie est courte, et qu'on se reposera quand on sera mort. Pourtant, pour la plupart d'entre nous, la route est encore longue. Et nous avons le droit de nous reposer de temps en temps le long du voyage, de profiter de la vie, et de ne pas toujours être la femme forte et exceptionnelle, super héros du quotidien que tout le monde semble attendre de vous.

Sans oublier bien sur, qu'en sus de la liste citée ci-dessus, les femmes n'ont plus le droit de vieillir. Il est aussi bien connu que les hommes murissent, ont le charme de la maturité tandis que les femmes vieillissent et s'enlaidissent... Comme si la présumée "laideur de la vieillesse" épargnait un genre plus que l'autre (je dis présumée, car ce pourrait aussi être le sujet d'un autre article)...

Ces chers messieurs deviennent pourtant bien chauves et bedonnants, et quoiqu'on dise ce n'est pas plus attirant que les rides des femmes, leur ventre ou leurs seins tombants. Donc, nous les femmes, nous avons l'immense privilège de devoir utiliser l'arsenal de la chirurgie esthétique, de la science et des régimes dits "diététiques" pour prévenir les ravages du temps. Rides et prise de poids ne sont pas les bienvenues, elles sont considérées comme du laissé-aller et une forme pernicieuse d'échec. Pourtant, vieillir, grossir quand nos hormones partent en goguette, et ralentir, avoir des moments de faiblesse ou de fragilité, des coups de blues, ou bien être juste normale avec des hauts et des bas et des humeurs, est en train de devenir, lentement mais surement, le nouvel "interdit" de notre société qui s'ennuie. 
Combien de temps ça va durer avant que tout ne s'effondre, ne collapse, et ne fasse exploser cet "interdit" ridicule qui empêche les gens de vivre, de bien vivre et d'être eux-même?

Des fois, cela serait juste tellement agréable, de ralentir un peu le rythme, de marcher doucement dans la foule qui court, juste se reposer, respirer, sentir le soleil sur la peau, se réjouir du simple fait d'être en vie, et ne pas demander pour plus que cela...s'arrêter une seconde de prétendre que tout est parfait, pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais accepter que la vie elle-même est imparfaite, puisqu'elle est si courte, dans sa finitude, et qu'elle tire sa beauté même de cette imperfection...Vivre avec cela...et s'accepter soi-même....


Tuesday, 28 August 2012

Le vieux sage....














Mon enfant, dit le vieux sage,
N'oublie jamais de toujours rester posé,
Ne te laisse pas rouler,
Reste à ta place,
Peut-etre que la vague viendra te prendre en son creux
Elle t'emmènera bien plus loin que tu ne l'as jamais imaginé...





Le temps....


Ton dome lisse se creuse,
se perce, s'entrouvre sous la caresse du temps,
les failles s'éloignent, courent vers l'infini au reflets bleutés

Monday, 27 August 2012

Ode à l'ennui...












Ode à l’ennui.

La vie et son tourbillon nous emporte, des fois, sans nous laisser le temps de reprendre son souffle, très vite, toujours plus vite. D’une activité à une autre, nous courrons, d’un rendez-vous à un autre, d’une vie à une autre, d’un rôle à l’autre, puisque nous devons être toutes les femmes à la fois. Femme amante, fatale, amoureuse, épouse, mère, amie, fille, business women… On attend de nous 100% de nos capacités (pas de baisse de régime autorisée), d’être extrêmement performante, impliquée, sociable (pas le droit d’avoir envie d’être seule de temps en temps pour se ressourcer), gaie forcement (qui aime les filles tristes qui ont des coups de blues), innovative, créative (toujours une idée nouvelle et originale à suggérer), sérieuse et amusante à la fois, une vie à fond la caisse…à fond à fond….

Notre mode de vie, dit actif, semble avoir définitivement banni l’ennui, il nous entraine dans un rythme effréné, sans pause.

Pourtant, l’ennui a un avantage majeur, il permet de se reposer, re poser à nouveau…se mettre en pause…s’arrêter…se regarder…regarder où va sa vie, faire le bilan, analyser ce qu’on en a fait dans toute cette folie…

Seulement, voilà, à un moment ou à un autre, il y a une petite pause qui se glisse dans notre vie et qui vient gripper le mécanisme. La machine ralentit, voire s’arrête, le temps suspend son vol, et là on peut enfin se voir. Et des fois la surprise est grande, on ne se reconnaît plus, on ne sait pas comment on en est arrivé là, ce qu’on a bien pu faire de nos jolis rêves, qui nous tenaient tellement à coeur…des fois le bilan est triste : Qu’est ce que notre vie a à voir avec celle qu’on imaginait, celle qu’on voulait, qu’on croyait presque acquise, celle qu’on attendait ?…Que faire pour rattraper le désastre ? Comment reprendre en main une vie qu’on a laissé filer sans s’en rendre compte dans une direction qui ne nous plait pas, ou plus ? Par quel chemin va-t-on arriver à se retrouver ?

Et l’impression des fois de se retrouver à un carrefour fait de routes uniquement en sens interdits…les choix impossibles, les choix incompréhensibles, le chemin perdu à retrouver au cœur de ce qui ressemble vraiment à un labyrinthe…

La solution, c’est peut-être de faire régulièrement des pauses, pour ne  jamais oublier ni qui on est ni ce que l’on veut, et avoir des rêves suffisamment grands pour qu’on ne les perde pas de vue….

Wednesday, 22 August 2012

Myung-Joo Kim...

J'aimerais vous faire connaitre une artiste extraordinaire..Myung-Joo Kim... sculptures en céramique...
http://www.myungjookim.com/index.html








L'esprit de la forêt...



Sculpture de Myung-Joo Kim, en vente à l'enfance de l'art, merveilleuse galerie d'Amien

Un tout petit extrait de ce que la sculpture m'a inspirée...

Adrien, dans ce jardin, les soirs d’été, nous racontait bien des histoires. 

Selon lui, l’arbre à plumet rouge venait de très loin, de par delà les mers et les océans, de l’autre coté du monde, du pays au long nuage blanc. Cet arbre aurait conservé le pouvoir de se déplacer. Il disait que dans les temps très anciens, les arbres marchaient et ne restaient jamais au même endroit. Leurs racines étaient plus courtes et plus épaisses. Elles leur faisaient comme de longues jambes, qui donnaient à l’arbre une démarche chaloupée et un petit air dansant. Ils semblaient marcher sur la pointe des pieds, danser gracieusement avec légèreté les bras au ciel dans la musique du vent. Et puis un jour, le vent avait décidé de ne plus jouer de musique, et les arbres ont arrêté de danser. Ils se sont immobilisés, ancrés profondément dans la terre, en laissant simplement les caresses du vent jouer dans leurs branches. Adrien disait que l’arbre à plumet rouge était l’un des derniers arbres dansants et qu’il ne se déplaçait plus qu’à la nuit tombante sous la lune ronde.


Adrien nous racontait l’histoire de No, la statue riante du bassin. D’après lui, c’était un esprit de la forêt qui aurait choisi de vivre dans le jardin, tellement celui-ci l’avait séduit.  Son enchevêtrement, ses petites allées qui se tortillaient le long des massifs et des buissons fleuris, lui avaient plu qu’il était resté là. Il s’était assis au bord du bassin les pieds dans l’eau, une ombre de rire à la bouche, les yeux dans le vague et n’avait plus bougé. Adrien disait qu’il portait en lui l’âme du jardin et que tant qu’il serait là, assis les pieds dans l’eau, la beauté miraculeuse du jardin serait préservée. Elise et moi adorions les histoires d’Adrien. Nous pouvions l’écouter des heures, raconter dix fois la même histoire avec ses menues variations, sans jamais nous lasser. Nous avons pris l’habitude de jouer avec No, comme s’il était vraiment de chair et d’os. Souvent, au plus fort de nos jeux, je crois bien l’avoir vu cligner de l’œil en riant silencieusement.

Tuesday, 21 August 2012

L'art de voler




Ce matin j'ai vu sur mon chemin un jeune chien, plus tout à fait un chiot, mais pas encore un adulte, toujours plein de naiveté, d'espoir et avec un imaginaire riche, les yeux dans le vague, le sourire aux babines....

Ce jeune chien voulait jouer avec les pigeons, le voilà qui court avec eux. L'emplummé peu rassuré devant le quatre pattes foufou qui vient droit sur lui, décide de s'envoler, à l'ultime minute...Et voilà, mon jeune chien qui saute haut..tres haut...pour s'envoler lui-aussi comme le pigeon, et le voilà qui retombe décu, attristé, regardant ses pattes d'un air d'incompréhension... Pourquoi son corps lui refuse-t-il la joie de voler, de poursuivre dans le ciel son ami ailé, de faire la course avec les nuages, des loopings dans les feuillages? Pourquoi lui le chien reste-t-il ancré à cette terre, tandis que son ami plummé est déjà loin là-haut?
La déception de l'animal est nettement perceptible...

Plus que de la frustration, on sent qu'à ce moment-là, un rève parfait vient de s'achever.

Sunday, 19 August 2012

Cet homme, ce matin....


Cet homme, ce matin


















Ce matin, je l'ai vu, assis, élegament enroulé dans son écharpe blanche. 
Son costume bleu marine en accord avec ses tres beaux yeux bleus...
Il caressait sans vraiment y penser, sensuellement la bordure delicate de ce puit de connaissance...
Ses doigts effleuraient délicatement, mais régulièrement sa texture ambrée en un geste d'une infinie douceur. 
Le mouvement s'amplifia, et soudainement, il glissa à l'intérieur au plus profond du creux, en un geste gourmand et avide...
L'ombre d'un sourire mordit doucement ses belles lèvres.
Il reprit ses caresses en surface avec une tendresse infinie. 
Je levais les yeux presque génée d'assister à ce moment intime chargé d'une sensualité à fleur de peau, quand tout à coup, il replongea à nouveau ses doigts avec une joie presque féroce. 
Seules ses lévres bougeaient doucement, murmurant quelques mots secrets et doux... 
Je le regardais fascinée.

Ce matin, je l'ai vu, assis, cet inconnu, lisant ce livre dont je ne sais rien, mais dans lequel il s'abandonnait si completement.
Ce matin, je l'ai vu cet inconnu.

Saturday, 18 August 2012

Thursday, 16 August 2012

Entre le chêne et le roseau, je sais...

Je ne crois pas avoir choisi l'un plus que l'autre. On nait tous avec des dons, ou bien l'absence de certains dons, ce qui revient au même.
Moi je ne sais pas plier comme le roseau. J'ignore l'art de ployer sous la volonté d'un autre, sous les cris d'un autre. Je résiste, je garde la tête haute et je crie aussi fort...
Quand il m'a agressée de sa grosse voix vulgaire, dominée de son large corps gras et blanc répugnant, la main dressée menacante prête à frapper, j'ai dardé mon menton, levé la tête, droite comme un i, et j'ai crié mon refus que cet étranger aux miens se permette de me parler comme cela.
J'ai dit NON.
Non à sa violence contenue,
Non à sa grossièreté,
Non à sa domination,
Non à cette forme de virilité qui ne doit son expression qu'à l'annihilation de son alter ego féminin,
Non à la fin de la paix et de la lumière,
Non à cet orage imprévu qui a surgit brutalement dans nos vies,
Non pour effacer tous leur oui humbles et résignés, leurs arrondissements d'angles permanents, leur soumission timide, leur oubli de soi et de respect de soi constant, leur absence de désir propre, d'amour propre, leur volonté de paix qui sert de justification à leur écrasement.
J'ai dit non, ma soeur, pour qu'un jour tu aies le courage de dire non à ton tour, parce que tu vaux mieux que cet homme là et parce que tu mérites toi aussi des paroles douces, quelqu'un qui t'aime et te respecte.



Tuesday, 14 August 2012

Les petits riens

Se nourrir de petits riens, s'alléger, c'est le chemin de la grâce....

Une ligne

Une journée sans une ligne, sans une esquisse est une journée perdue...