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Tuesday, 20 May 2014

Un très gros coup de coeur

Un baiser à la figue

C'est une sublime histoire sur la difficulté de la différence, et comment art et amour peuvent conduire à renaitre aux autres. D'abord, on peut voir dans cette histoire, une revisite originale de Cyrano de Bergerac. Cyril, en effet, a le visage habillé d'un nez immense, un nez qui le gène terriblement quand il sort dehors, qui attire les regard et les moqueries. Cyril se sent seul. Mais ce nez immense, lui fait aussi sentir des choses très puissantes, que dans des moments d'émotion, il met en images sur ses extraordinaires peintures. Ces peintures lui feront un jour faire une fort jolie rencontre.

Voilà, cette fois-ci un album qui a au coeur de son ouvrage un concept de synesthésie, mais qui le brode avec tellement de délicatesse et de poésie que l'association des mots, des odeurs et des images se fait naturellement dans l'esprit du lecteur. Rien de forcé ni d'obscur donc cette fois-ci, mais un véritable état de grâce, de lumière.
Que dire des illustrations, gaies, légères, touchantes avec des couleurs extraordinaires, des formes et une énergie incroyable. Des illustrations d'une très grande beauté, qui génère une véritable sensation de joie.
Ce livre propose un merveilleux moment de lecture, et vous laisse un soupir délicat déposé sur le coeur, avec un sourire doux esquissé aux lèvres, et l'envie d'humer les odeurs qui nous entourent en rêvant de transformer ces sensations en peintures. Quand j'ai refermé le livre je me suis demandé comment j'aurais peint l'odeur du café, de la citronnelle, des pins maritimes, de la résine... J'ai rêvé de ces odeurs sous forme de dessin bien des jours après avoir refermé le livre.

Merci d'avoir donc si bien écrit ce livre Raphaelle Frier et merci pour les sublimes illustrations Clothilde Perrin.



Saturday, 29 March 2014

Double jeu: un coup de coeur et un silence...

Tout d'abord, le coup de coeur bien sur...








Il était une fois, contes en haïkus, texte d'Agnès Domergue, illustrations de Cécile Hudrisier



Ce livre, je l'ai depuis plus d'un an, et il n'a toujours pas quitté ma table de chevet, c'est dire s'il est précieux..
C'est un livre plein de délicatesse et de poésie, qui raconte en haïkus les contes de notre enfance... Les haïkus sont ciselés, très bien écrits, mais le plus beau, je l'avoue, ce sont les illustrations! Des aquarelles sublimes, très douces et colorées, sous forme de gouttes d'eau, de poésie...Elles font écho aux mots, tout en les dépassant et en apportant une touche de plus, comme seuls les grands illustrateurs savent le faire.
Voilà, ces illustrations à elles seules valent le détour, et viennent donner aux mots ce petit plus magique qui rend cet album unique.
D'ailleurs, il vient de recevoir le prix des sorcières, un prix bien mérité...









Le silence maintenant...


Alors un silence c'est un peu l'inverse d'un coup de coeur, c'est le livre dont tu attends quelque chose, avec qui tu espères un rendez-vous, mais qui n'est pas tout à fait là... Un silence quoi...


Ce qui ne veut pas dire qu'il ne soit pas bon, loin de là, mais il y a ce "je-ne-sais-quoi" qui manque...


Donc...La symphonie des couleurs écris par Agnes Domergue et illustré par Irène Valente.
Un livre avec un superbe double objectif, relier dans un même album musique et peinture...Objectif atteint, le livre est à mon sens un bel outil pédagogique pour initier à la peinture et à la musique...Comme le précédent, il y a un dialogue extraordinaire entre texte et illustration, l'illustration apporte ce petit supplément âme au texte...
Des illustrations de grandes qualité comme vous pourrez le voir ci-dessous...

Mais voilà, j'ai été un peu déçue..Les mots sont bien choisis, musicaux,  mais il manque au texte de cet album une vraie trame narrative pour le porter du début à la fin, nous amener en voyage avec lui à cheval sur les lignes et aussi un petit supplément âme. C'est quelque peu compensé par les illustrations... Je pense que c'est peut-être lié au double objectif du livre: initier à la peinture et à la musique. Le challenge est un peu difficile à remplir, alors si en plus on doit raconter une vraie histoire qui vous emporte...
Dans tous les cas, j'ai aimé la symphonie écrite par le petit gardien des sons du temps de Mozart, inspirée par la ville et ses bruits...Mais j'ai peut-être du mal à trouver musical, le cri mécanique d'une mobylette ou le son strident d'un klaxon... et comparer la musique d'une ville à une symphonie, même moderne...
Dans tous les cas, je salue bien bas le travail difficile de l'illustratrice qui a su remplir le texte, jouer avec lui, et lui apporter la touche visuelle des références des fois extrêmement subtiles et délicates à de grands tableaux de peinture moderne.

Finalement, cet album est tout sauf silencieux :-)







Une belle lecture: Souvenir de papier de Baptistine Mesange















Alors cet après-midi, tranquille, j'ai eu envie de lire ce livre reçu dans la semaine, écrit par une jeune auteur, dont je n'avais jamais rien lu jusqu'à présent... J'avais été touchée pas la manière dont elle parlait sur son blog (http://baptistinemesange.blogspot.fr/2014/03/souvenirs-de-papier-je-lattendais.html ) de ce texte et j'ai eu immédiatement envie de mettre mon nez dedans...
Elle dit de ce texte qu'il lui tenait particulièrement à coeur et qu'elle y a mis beaucoup d'elle dedans...

Donc me voilà curieuse, émue en ouvrant ce livre. Et là j'avoue avoir lu un très joli texte, mais vraiment très joli, poétique à souhait, dans lequel les messages sont très subtils, pleins de délicatesse. Un beau livre sur les rêves, et les souvenirs que l'on se crée enfant à partir de trois fois rien des fois et  qui nous accompagnent dans la vie, un petit bout de chemin, pour nous faire grandir, comme ces petites choses qu'on met dans nos boites aux trésors, petits ou grands, toutes ces petites choses très aimées, qu'on aime à caresser des yeux et du bout des doigts... Ce livre m'a redonné envie d'avoir une boite à secrets, dans laquelle je glisserais mes petits souvenirs de papiers, et tout ces petits riens dont la collecte fait la vie si jolie...
L'auteur utilise aussi un fil conducteur discret, chaque élément créé sur la feuille de papier laisse en partant un petit quelque chose qui va faire naitre le suivant, l'oiseau en s'envolant laisse un petite graine qui donnera une fleur... Et ainsi de suite.... Un passation de petits rien qui bordent le chemin de l'enfant solitaire...

Toutefois, je dois avouer que c'est la première fois que j'aime autant un texte alors que j'en aime si peu les illustrations..
Pour moi, qui suis très visuelle, il m'arrive bien souvent de n'acheter des livres-images uniquement pour la qualité de leurs illustrations, sans rien savoir du texte, et des fois il peut m'arriver d'être décue...Mais jamais l'inverse... Sauf, cette fois-ci, j'ai acheté un livre-texte, en passant outre les illustrations qui ne sont pas à mon gout. En effet, elles sont un peu maladroites, même si il y a de très jolies idées graphiques (une couverture chouette, des collages en forme de fleurs, les étoiles, une bonne utilisation de l'espace), et un sens de la couleur assez rare. Voilà, seulement, le niveau technique n'est pas encore au rendez-vous, le trait reste assez maladroit, et les illustrations répondent au texte assez directement sans apporter de petit plus.

Donc, en résumé, ce livre choisi pour son texte, je ne l'ai pas regretté...Un très joli moment de poésie et de douceur, qui laisse sur les lèvres un sourire de bonheur...




Wednesday, 22 August 2012

L'esprit de la forêt...



Sculpture de Myung-Joo Kim, en vente à l'enfance de l'art, merveilleuse galerie d'Amien

Un tout petit extrait de ce que la sculpture m'a inspirée...

Adrien, dans ce jardin, les soirs d’été, nous racontait bien des histoires. 

Selon lui, l’arbre à plumet rouge venait de très loin, de par delà les mers et les océans, de l’autre coté du monde, du pays au long nuage blanc. Cet arbre aurait conservé le pouvoir de se déplacer. Il disait que dans les temps très anciens, les arbres marchaient et ne restaient jamais au même endroit. Leurs racines étaient plus courtes et plus épaisses. Elles leur faisaient comme de longues jambes, qui donnaient à l’arbre une démarche chaloupée et un petit air dansant. Ils semblaient marcher sur la pointe des pieds, danser gracieusement avec légèreté les bras au ciel dans la musique du vent. Et puis un jour, le vent avait décidé de ne plus jouer de musique, et les arbres ont arrêté de danser. Ils se sont immobilisés, ancrés profondément dans la terre, en laissant simplement les caresses du vent jouer dans leurs branches. Adrien disait que l’arbre à plumet rouge était l’un des derniers arbres dansants et qu’il ne se déplaçait plus qu’à la nuit tombante sous la lune ronde.


Adrien nous racontait l’histoire de No, la statue riante du bassin. D’après lui, c’était un esprit de la forêt qui aurait choisi de vivre dans le jardin, tellement celui-ci l’avait séduit.  Son enchevêtrement, ses petites allées qui se tortillaient le long des massifs et des buissons fleuris, lui avaient plu qu’il était resté là. Il s’était assis au bord du bassin les pieds dans l’eau, une ombre de rire à la bouche, les yeux dans le vague et n’avait plus bougé. Adrien disait qu’il portait en lui l’âme du jardin et que tant qu’il serait là, assis les pieds dans l’eau, la beauté miraculeuse du jardin serait préservée. Elise et moi adorions les histoires d’Adrien. Nous pouvions l’écouter des heures, raconter dix fois la même histoire avec ses menues variations, sans jamais nous lasser. Nous avons pris l’habitude de jouer avec No, comme s’il était vraiment de chair et d’os. Souvent, au plus fort de nos jeux, je crois bien l’avoir vu cligner de l’œil en riant silencieusement.