Sunday, 29 June 2014

Le cheval soleil de Steinunn Sigurdardóttir

J'ai mis un petit moment à choisir de parler de ce livre. Pour plusieurs raisons.
parce que ce livre m'a bouleversée.
parce que je m'y suis reprise à deux fois pour le lire.
parce que à un moment donné j'ai eu du mal à me relier avec l'héroïne qui est vraiment étrange et poétique, mais tellement étrange et poétique que des fois c'est un peu trop, l'esprit décroche et s'enfuit.
parce que quand j'en ai tourné la dernière page, je me suis dit qu'il fallait attendre un peu pour en parler bien, pour en parler vraiment...

Le temps a passé et quand je pense à ce livre, j'ai comme une feuille morte qui en tombant doucement, tournoyante, vient me caresser le coeur...C'est ça qui me reste de ce livre, le passage délicat de la feuille ou de la plume d'oiseau, quelque chose qui ne pèse pas, une caresse à l'âme, juste ça...
Le cheval soleil, c'est avant tout, une histoire d'amour, deux personnes qui se croisent pour essayer de se retrouver plus tard.
Un amour pur, de toute beauté, auquel elle dit non car elle n'a pas appris à s'aimer et à aimer la vie, car aucun amour, aucune véritable attention ne lui a été donné pendant l'enfance...Presque rien finalement, et pourtant tout est là. Tout est dit.
Ce n'est pas encore demain que j'oublierais ce livre, il vous laisse des traces, un peu comme le passage irisé de l'escargot... c'est imperceptible, mais c'est là...




Friday, 20 June 2014

J'avais des rêves...

Oh oui, j'avais des rêves, des petits rêves tout simples, tout doux. Je les caressais du bout du coeur, les soirs de chagrin bleu de prusse...
Des petits rêves simples, car j'avais bien retenu que "la sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit", mais aussi suffisamment concrets pour être réalisables un jour et me faire avancer sur le chemin de la vie à petits pas sautillants d'un rêve à un autre....

Oui, j'avais des rêves, tendres et moelleux. Ils me tenaient chaud quand la bise soufflait dans mon cou...
Je rêvais d'une petite maison, d'un petit jardin, d'un arbre au milieu, deux enfants qui jouent dans la cour...au fond du jardin, un atelier...
Rien de très clinquant, ni très original, du tout simple, tout rond, une plénitude.
Je n'avais même pas intégré un amoureux dans ce dessin là. 
Je rêvais aussi d'un jour publier un livre ou deux, de raconter quelques histoires, de les dessiner, de leur donner vie, de transmettre une jolie façon de voir le monde...

Alors, Oui j'avais des rêves...

Et aujourd'hui, je n'ai plus rien, mon futur s'est transformé en sable blond, que je n'arrive pas à retenir et qui me glisse entre les doigts...
Je suis triste à cause de ces rêves justement, parce que je ne les réaliserais surement jamais, et que j'aurais pourtant bien aimé, bien aimé ne pas seulement les caresser du bout du coeur. J'aurais bien aimé qu'un jour mes doigts effleurent avec une infinie délicatesse le front duveteux d'un tout petit, ou la page de couverture d'un livre. J'aurais bien aimé.

Et c'est étrange, ce sont ces rêves là qui me donnent des regrets, regrets de n'avoir pas pu tout faire. Ce sont eux qui m'empêchent d'être sereine, alors que je sens bien qu'une partie de moi l'est déjà.

J'ai eu une idée étrange, peut-être finalement que d'avoir perdu cet enfant  une nuit de février, ça a entrouvert en moi une fissure par laquelle mon énergie s'enfuit doucement, et la vie aussi s'en va lentement. On dit que les fissures sont le moyen pour l'âme de trouver de la lumière, je n'avais jamais mesuré à quel point c'était vrai.